dimanche 15 juin 2014

On the road

Un article pour relater un voyage entre Pamiers (09) et Martigues (13) début mai.
Où l'on considèrera les avantages et inconvénients de la remorque.


Le départ de Pamiers se fait le 30 avril vers 16 h, direction Carcasonne. J'étais accompagné de mon grand frère également équipé d'une remorque monoroue de sa construction. Le plan était qu'il m'accompagnerait jusqu'à mi-chemin(Agde) et ferait demi tour tandis que je finirais seul la route.  Étant donné qu'il n'avait jamais testé son attelage avec une charge conséquente et qu'il n'aime pas vraiment côtoyer les véhicules motorisés sur la route, on avait décidé de faire cette étape (170 Km)  en un jour et demi, histoire de prendre le temps.
 Il s'est avéré sur la route que sa remorque était sans doute un peu trop haute (conception plus pensée pour les chemins à vtt) et le vélo pas adapté à la route. Résultat, un rendement assez mauvais sur le plat et le chargement qui avait tendance à balancer derrière. arrivé à Trèbes, on a décidé de tenter un bout du canal du midi, histoire de trouver un coin pour poser la tente le soir. Et là, on a vu la différence. Lui, beaucoup plus à l'aise sur le chemin de gravier à faible vitesse (en gros entre 15 et 20) et moi derrière à me faire défoncer les poignets et à galérer pour tenir ma remorque, sans compter que je priais pour qu'aucun de mes trois pneus ne se retrouve éventré. Bref, passé 7 ou 8 kilomètres de ce régime, on a posé la tente, et décidé de retourner sur le bitume le lendemain matin. Sur la route, pas de souci majeur. On décide d'éviter Béziers par le sud, ce qui nous amène à enchaîner quelques côtes pas piquées de vers (notamment du côté de Vendres).

Départ le lendemain matin à 6h d'Agde. En direction de sète, il faut emprunter un chemin (large) pour rejoindre la promenade qui longe les plages. Encore du gros gravier, mais sur peu de distance.

Entre Sète et Frontignan, j'emprunte la D612, un vrai bonheur, je vous le conseille si vous aimez vous sentir comme une souris au milieu d'une course de chevaux. Enfin, je rejoins des pistes plus accueillantes, et je trouve un cycliste sur la route qui m'aide à m'orienter direction Palavas.
En roulant avec ce cycliste, je me rends compte que sur du plat, la charge derrière le vélo (un peu plus de 15kg de bagages entre les matos de camping, la bouffe et le matos de chasse sous marine...) ne m' handicape pas outre mesure, je tiens sans problème le 25-27 de croisière (précisons aussi que le mistral aide)

Entre Palavas et la Grosse Motte, La départementale est interdite aux vélos. Une piste cyclable permet de faire la traversée. Devinez quoi: je passe pile au moment où des travaux interdisent l'accès aux cyclistes. Génial.
 Je commence donc à m'engager sur la départementale interdite... et puis j'avise le chantier qui me semble praticable. Je traverse un fossé, et roule tranquillement sur la piste tout neuve. Quelques passages ensablés me posent souci, et à la sortie, des barrières m'empêchent de passer, au point que je dois demander de l'aide à deux personnes pour soulever tout le bazar et le passer par dessus. À cette occasion, je réalise que la toile du fond a déjà pas mal morflé: des trous apparaissent le long du châssis. Il va falloir réfléchir à refaire quelque chose de plus solide.

Ici encore, le gros défaut lié à la spécialisation de la remorque pour la route pose souci.

Mais c'est pas grave, parce que maintenant, je traverse la camargue, et là, c'est tout simplement le pied. le mistral souffle toujours, bien orienté ouest, et me pousse tout du long ou presque. Le vélo roule le plus souvent entre 30 et 35 km/h. À cette vitesse, la remorque se comporte comme un rail, on a presque l'impression que c'est elle qui tient le vélo droit.

Le trajet Aigues mortes_salin de Giraud est vraiment superbe. À Salin, un bac doit me permettre de traverser. J'ai commis une grave erreur en évitant Arles, mais je m'en rendrai compte seulement plus tard.

La traversée du Rhone c'est sympa, et puis ensuite, on se retrouve du côté de Port saint louis, et il faut remonter la D268 pour rejoindre...la N 568 jusqu'à Port de bouc. Alors là, quelqu'un m'avait dit le matin vers la Grande Motte que c'était je cite "suicidaire" de passer par là. Mais comme la personne en question n'avait pas l'air d'en faire un fromage non plus, je ne m'étais pas posé plus de question jusque là.
Pour les gens qui sont pas de là-bas, je vais essayer de vous dresser le tableau. En gros dans les années 60, le coin n'était qu'une sorte de marais désert où ne passait aucune route. Et puis on a décidé d'installer un port pour accueillir du pétrole, enfin je crois. Bref, la zone s'industrialise à mort, et on construit une route pour rallier la nationale. naturellement, cette route est toute dédiée à nos amis les routiers qui l'empruntent tout le jour à fond de cinq, parce que voyez-vous, ils n'ont pas que ça à faire.

Si vous voyagez à vélo par là, vous vous retrouvez donc à rouler sur une sorte de bande d'arrêt d'urgence avec un gros vent de travers et vous vous prenez de bonnes baffes quand les trente tonnes vous doublent à des vitesses sans doute prohibées. De temps à autre, un carrefour est l'occasion d'aménagements: la bande d'arrêt disparaît au profit d'un trottoir assez large. Ne l'empruntez pas! le trottoir comporte de larges gouttières où le vélo ne passe pas. Contentez vous donc de serrer les fesses sur votre selle, et si vous êtes ne serait-ce qu'un peu porté sur la religion, faites en donc usage, c'est peut-être en effet le moment pour vous de procéder à une rétrospective exhaustive de vos péchés en vue du passage sur l'autre rive.
Le carrefour est passé? Priez donc pour ne pas avoir à en traverser d'autre.

De l'autre côté de la route, des travailleuses se refont une beauté. Saluez-les respectueusement; elles font vraiment un sale boulot. 
Continuez tranquillement votre chemin avec régulièrement ces machines infernales qui vous rattrapent en produisant à peu près le même son que les chasseurs de l'empire dans la guerre des étoiles. 
Sauf que vous êtes pas Luc Skywalker. Vous êtes juste un petit cyclo du dimanche avec votre matériel accroché sur une remorque à la construction hasardeuse. Vous êtes très loin de la maison, il vous reste bien trente bornes à parcourir, vous en avez...170 au compteur pour aujourd'hui.

Si vous arrivez en vue d'un énorme rond point, c'est que vous en avez fini avec cette maudite départementale. Ne vous réjouissez pas tout de suite: vous entrez sur la N 568 en direction de Marseille. 
Bienvenue dans les Bouches-du-Rhone. Comprenons-nous bien: je ne fais pas dans l'attaque personnelle à caractère régionaliste. Simplement, je n'ai pu que constater que l'itinéraire que j'avais préparé était complètement hors de propos étant donné que ce coin est purement et simplement une sorte de no man's land mécanique, où si vous ne disposez pas d'une motorisation suffisante, vous pouvez vous considérer comme inexistant.
 La route en question n'est pas interdite au vélo; il n'y en a pas d'autre. Pour pouvoir voyager dans de bonnes condition, il aurai fallu passer par Arles, puis descendre saint Martin de Crau, faire le tour par Istres...le problème étant que ça rallonge passablement le trajet.
On se plaint souvent des routes dans le sud ouest, qui ne sont pas terribles, c'est vrai, mais depuis ce bref séjour, je savoure chaque sortie sur les départementales gersoises, d'autant que les gens sont quand même moins pressés. 

Bref, vous roulez peinard sur la bande d'arrêt d'urgence de cette joyeuse quatre voies limitée à 110, avec toujours de temps en temps une rambarde qui est l'occasion de supprimer ce petit refuge où vous vous étiez coulé. Les autos et les camions ne font aucun cas de votre présence, et pour cause: vous ne devriez même pas être là! S'il vous reste encore quelques fibres nerveuses qui n'ont pas été grillées par le stress, continuez comme ça, vous y êtes presque. Sinon, je vous conseille de vous arrêter dans la première station service pour trouver et vider une canette de ces boissons énergétiques à la taurine qui font fureur. Je ne suis pas un adepte, mais j'avoue que ça se montre efficace dans les cas extrêmes.

Arrivé à Port de Bouc, on peut considérer la route comme finie. Il ne reste qu'à trouver le port de Martigues, superbe. À la fin de la journée, le compteur affiche 200 km, et 23 de moyenne. Le mistral a passablement aidé. Sur la route, je suis ravi par le comportement de la remorque.

Trois jour de repos sur et sous la mer, et même quelques poissons plus tard, il est temps de repartir vers l'Ariège.

Le pote chez qui j'étais disposant heureusement d'un véhicule assez grand, il me propose de charger mon bazar dans son coffre pour prendre la route seulement à Port Saint Louis. Devinez ce que j'ai dit. MERCI FABIEN!!!

Je repars dont pour deux étapes de 170 km chacune, avec camping à Agde au milieu. Sur le trajet Grande Motte_Palavas, je décide d'emprunter la départementale, parce que je trouve que ma remorque est assez abîmée comme ça.
Le lendemain, j'emprunte le canal entre Agde et Béziers, sur la portion goudronnée. C'est plutôt agréable mais j'avoue que je préfère partager la route avec les voitures qu'avec les piétons.

Dans le Minervois, je rencontre Shawn, en vacances pour deux mois, il roule sur son VTT surchargé depuis la Finlande jusqu'à St Jaques de Compostelle à 15 à l'heure. Comme il ne connaît pas le canal, je lui conseille d'en parcourir un bout pour rencontrer des gens, rouler peinard... On se quitte donc du côté de Trèbes.

Passé Carcassonne, la fatigue se fait sentir, un léger vent d'ouest (de l'ordre de 20 KM/H) ajoute à l'ambiance, et de beaux nuages gris couvrent le ciel ariégeois.
Il y a un bled près de Mirepoix, qui s'appelle Fanjeaux. Je vous recommande particulièrement la route à lacets qui y monte quand vous rentrez d'un long voyage, et que vous ne tenez plus que grâce aux sucres qui flottent au milieu d'un distillat douteux dont les restes alimentent les moisissures au fond de votre gourde. Un régal.

En gros, donc, les avantages de la remorque résident dans son centre de gravité extrêmement bas qui li permettent d'être très stable et d'avoir peu de prise au vent latéral et de face. Les inconvénients résident essentiellement dans le fait que son châssis soit très bas, ce qui la rend peu encline à sortir des routes goudronnées. L'absence de béquille et la longueur de l'animal sont des facteurs embarrassants à l'arrêt, mais il me semble que la longueur participe de sa stabilité exemplaire.

Sur terrain plat, aucune difficulté pour rouler sur des centaines de kilomètres, donc. Lors des montées, la dépense d'énergie est évidemment conséquente. Ceci dit, même en danseuse le poids ne m'embarque pas, ce qui permet de passer tous les obstacles (avec une transmission adéquate). Je n'ai pas parlé des descentes: J'ai pu monter au dessus de 60 sans ressentir le moindre problème, y compris dans les virages.

Du point de vue mécanique, en rentrant à la maison, j'ai mesuré l'allongement de la chaîne. Bonne à changer (+ 0.10) au bout de 1500 KM de bons et loyaux services. Aucun jeu à signaler dans les roues "vintage", rien à dire en ce qui concerne les freins.

Les soudures de la remorque ne semblent pas avoir bougé, la toile du fond sera à changer bientôt. En ce qui concerne le couvercle, le faire tenir avec du velcro n'est pas une bonne solution, surtout quand les bagages tendent trop la toile. j'envisage de coudre de gros boutons à la place.

La prochaine fois, je vous présenterai la version avec arceau et toile pour enfants, qui a déjà parcouru quelques dizaines de kilomètres.






lundi 14 avril 2014

Waterboy 2

Le travail de couture est presque terminé, la remorque est enfin assemblée.  Voici donc la version pour bagages:





J'avoue, je n'ai pas résisté à la tentation de passer le châssis à l'antirouille.


En ce qui concerne la partie "berceau", le patron a été découpé directement sur le châssis, avec force épingles, et autres pinces, puis j'ai passé un fil aux endroits à coudre avant de démonter le tout.
La toile rose et grise a été cousue par dessus la bâche de base (sol de tente igloo) afin de servir de renfort et aussi de limiter les effets de l'abrasion.

 Le fond de la remorque est tenu par la bâche à laquelle j'ai ajouté une planche d'aglo bizarre afin de répartir les charges et limiter l'effort sur la toile.




Le couvercle de la remorque est constitué d'un autre morceau de sol de tente et d'un couvercle de valise dont j'ai pu conserver les fermetures-éclair. Les coutures sur cette partie ne sont pas tout à fait finies.







Le temps ce week-end me l'ayant permis, j'ai donc attelé la remorque afin de la tester sur une grande distance.
 Dimanche matin donc, lever aux aurores pour un voyage Auch- Monclar de quercy. La route entre Auch et Montauban est sans doute une des moins vallonnées du coin. Notons qu'au départ je n'ai pas eu l'occasion de peser ma remorque, on y reviendra.

Dans la remorque, justement, je charge, en plus de l'ensemble des outils nécessaires à à peu près toutes les réparations, un jerrycan de 10l et un de 5l pleins d'eau. La charge est placée à l'arrière de la remorque; j'estimais qu'il était judicieux d'épargner la flèche.
Le vent était quasi inexistant.

En ce qui concerne les manoeuvres à l'arrêt, la remorque est évidemment trop longue (autant que le vélo) et c'est l'enfer pour la bouger une fois attelée . Il manque aussi une béquille que je ne sais pas trop où placer.

Sur la route, c'est un plaisir de rouler avec, elle se montre très stable, rien à dire. On sent tout de même la pression due au poids dans le guidon, à peu près équivalente à celle d'un enfant sur un siège. Cependant les passages en danseuse n'ont pas posé de difficulté particulières.
Le voyage se passe sans encombre si ce n'est un détour à effectuer à cause d'une course de côte qui me barre le passage à quelques kilomètres de l'arrivée et m'oblige à me fader un côteau alors que j'ai déjà plus de 100 km dans les pattes.

aucun arrêt en route, hormis quelques feux et le demi-tour en question. 

 À l'arrivée, voici ce que dit le compteur du vélo:
Distance parcourue: 120 km
Temps du parcours:5H10
Vitesse moyenne 23 km/h

Je suis agréablement surpris, ayant estimé avant le départ qu'un bon 15 de moyenne serait déjà pas mal.

arrivé à destination, j'ai le loisir de passer tout le monde à la pesée, histoire de me rendre compte:

Remorque à vide: 13kg
Chargement : 17kg
vélo: 12kg

Un petit tour de la machine me permet de constater une mauvaise soudure du côté de la direction qui s'est fissurée durant le voyage.

Je songe aussi à renforcer le côté vélo de l'attelage, de peur que les pattes arrières ne finissent par se désolidariser du cadre. à suivre donc.

Pour la suite, un ami va se charger de la soudure d'un arceau en alu qui viendra se poser à la place du couvercle, en vue des déplacements avec les gosses.



jeudi 30 janvier 2014

et hop!

Depuis le dernier article, de l'eau a coulé sous les ponts!

j'ai dû rallonger le chassis, étant donné que les gosses étaient trop à l'étroit sinon.
Du coup, j'ai coupé une vingtaine de centimètres de tube d'acier du milieu et l'ai remplacé par du tube d'alu de 23 ou 25 de diamètre sur 40 centimètres de long, riveté aux raccords.

a priori, au niveau de la solidité, je reste dans les clous, et la rallonge ne me "coute" que 50 grammes environs.

Le montage ensuite est assez simple, trois tubes issus de triangles arrières de cadres de vélo pliés donnent la forme au berceau,
soudés à des sections de tubes (en jaune), il tiennent ensemble les tubes du haut et ceux du bas.
 deux tubes à l'équerre vissés  verrouillent le tout:

voilà, les photos sont pas top.
la longueur totale de la remorque est équivalente à celle du vélo, ce qui était la limite à ne pas franchir pour moi. ça fait vraiment un grand volume,je ne l'ai pas pesée, mais l'arrière est assez lourd avec le bras oscillant et l'amortisseur


Précisons encore que je n'ai pas fixé toutes les parties, les tubes du haut sont là à titre provisoire (j'ai dû faire des raccords pour avoir la longueur, ce qui ne me satisfait pas) en attendant mieux je peux ainsi passer à la suite des opérations, à savoir la couture de la toile autour de la structure. 




lundi 16 décembre 2013

Les pédales auscitaines

C'était le nom dont on voulait baptiser avec un pote l'atelier de vélo qu'on a monté, mais à l'AG les copains ont pas voulu...
du coup on s'appelle l'atelier du vélo pour tous, ce qui est très consensuel...

Bref.
Revenons à notre remorque.

la dernière fois, on a pu voir les excroissances qui ont poussé sur le cadre acier du vélo, maintenant, voyons la suite des opérations:

le principe est le suivant,
un anneau (tube de fourche) est soudé au pied de fourche avant qui va servir d'attelage, cet anneau recevant de chaque côté deux roulements à billes de trottinette. Les éléments sont tous récupérés, la plupart de la poubelle.

à la fin ça donne ça (j'ai dû refaire l'attelage, question de poids, d'orientation de la direction):
voilà. Les bras viennent d'un cadre peugeot de route plié, et la direction d'une trottinette bmx trouvé dans la benne.

la soudure de la direction devrait sans doute bénéficier d'un renfort (j'étudie la question) et peut-être serait-il pertinent de trouver un moyen de renforcer latéralement la partie porte-roulements.  J'attends des suggestions.
Pour JC: le jeu que j'avais constaté au montage était dû à la longueur des axes (de roue de trottinette) du coup avec une entretoise de plus ça ne bouge plus d'un iota. 

le chassis:

avec le support pour l'amortisseur.
 les tubes sont assemblés comme on le voit, pour la simple raison que je ne disposais pas de deux tubes assez longs et équilibrés en terme de poids.

enfin, le bras oscillant:
récupéré d'un vieux bicross (c'est comme ça qu'on appelait les BMX avant) suspendu italien bizarre qu'avait mon petit frère. Quand je pense à tout ce dont je dépouille les gens pour ma convenance personnelle... Les arceaux (châssis de canapé BZ) sont là pour éviter une pliure au niveau des tubes juste avant l'amortisseur (récupéré sur un ULM, non mais vraiment!) et compensent, je l'espère (JC???) le triangle absent.

voilà, ne me demandez pas comment j'ai aligné le tout, j'en fais encore des cauchemars mes seuls outils disponibles étant une équerre de menuisier et un niveau à bulle. Et un bon tube d'acier pour faire levier afin de redresser les morceaux, puis meuler les soudures, ressouder, etc.

Deux difficultés quant aux soudures justement: les tubes de vélos sont tous issus d'aciers de qualité différentes (si j'ai bien compris c'est la proportion de carbone dans l'acier qui varie) et du coup des fois on passe au travers d'un et pas de l'autre, et aussi la soudure de différentes épaisseurs qui complique la tâche.

la perfection, c'est un autre monde...

Pris dans la réalisation de la remorque et d'autres considérations plus intellectuelles, j'ai laissé la description du projet en plan depuis un moment.

Voilà le rattrapage:
soudure des fameux "u" sur le cadre de route avec un MIG sans gaz (il fait avec gaz aussi mais c'est pas le même tarif...)
Pourquoi le MIG?
parceque la brasure me seblait inaccessible en terme de technique, et comme je soude seulement depuis quelques mois, je ne m'imaginais pas attaquer de la tôle d'1 à 1,5 mm à l'arc. Le MIG permet de souder du très très fin sans tout percer, c'est nickel pour débuter.

Le MIG est d'un abord assez facile et présente l'avantage d'être semi-automatique. En gros, tant qu'on appuie pas sur le bouton, rien ne se passe.
Tout ceci est bien joli, mais reste que de souder correctement est assez difficile surtout, on le verra plus tard, quand on travaille sur des matériaux issus principalement de la récupération.

bref, souder-dessouder-ressouder c'est toujours souder, enfin je crois... j'entends d'ici les soupirs désespérés des pros et autres soudeurs-nés.

Mais j'y pense, je ne vous ai pas encore parlé de mon vélo!!

alors il y a deux types esthétiques qu'il faut avoir en tête quand il s'agit des engins que j'affectionne:


le premier (éloignez les enfants)








pour l'aspect "même pas bon à manger pour un corbeau de Tchernobyl"

et aussi l'idée de retour d'entre les morts


et le second, évidemment, qui s'apparente au premier mais dans le genre plus mécanique:




Amour de la ferraille
Forte propension à la customisation dans un style qui met en avant la beauté des matériaux burinés tel le visage d'un Tabarly en fin de course.

Bref, le RATS.

Au passage je me permets de vous conseiller la lecture de "la route " de Cormac mc Carthy (l'adaptation ciné aurait pu être un bon film sans la musique) et aussi cette petite perle de littérature qu'est "le dernier continent" de Terry Pratchet (et l'ensemble des annales du disque monde d'ailleurs) où l'on rencontre un Mad Max version charrette...

trève de palabres:




le "poste de pilotage " comme l'appellent les vélotaffeurs:
où l'on remarque principalement deux choses, en premier lieu, les leviers auxiliaires de freins récupérés sur ma randonneuse peugeot de 80 (j'avais tenté d'en fabriquer moi-même, mais c'était vraiment pas bon) célèbres outre-atlantique sous le nom évocateur de suicide levers. Je ne peux pas m'en passer!!!
l'autre particularité, ce sont les manettes de vitesses sorties de mon premier VTT à pas cher (j'ai jamais trouvé mieux) que j'ai réussi à adapter sur le guidon.
Pour les sceptiques, je ferai remarquer que je roule beaucoup en ce moment avec l'engin (trajets de 100 km régulièrement) et que ces manettes sont d'un confort incomparable, surtout dans les casse-pattes infernaux du Gers. l'avantage c'est qu'elles sont demi indexées (en réalité ce sont juste des crans en plastique, mais qui retiennent efficacement le câble, j'ai eu pas mal de soucis avec des leviers de course qui ne tenaient pas en place, et quand on passe un raidillon, ça fait bizarre) et qu'elles se manipulent sans déséquilibre depuis trois des quatre positions possibles sur le guidon. Bref, une merveille de technique!




l'arrière maintenant:

où l'on devine derrière la gaine le fameux "u" soudé auquel j'ai adjoint un renfort latéral
tout rentre, ouf!!




vendredi 16 août 2013

La revanche

Suite à l'utilisation occasionnelle de la monoroue, plusieurs remaques:

1- la remorque non suspendue saute même très chargée.
2- le plateau n'étant pas pratique, j'avais envisagé un système de ridelles, pour finalement laisser tomber...
3-  oui, le système d'attelage est compliqué,
4- le moyeu de la roue arrière du vélo vert est parti en sucette (entre l'atelage latéral de la remorque deux roues et celui de la monoroue, les contraintes pour un usage intensif se sont avérées trop importantes) en commençant par l'axe qui a pris une belle courbure. Après deux axes, les roulements ont rendu l'âme, et le moyeu aussi.

Bref, un bilan pas terrible.

Et pour couronner le tout, j'ai depuis pris goût à la route à vélo, et sur vélo de route. J'envisage de partir en vacances à vélo avec femme et enfants d'ici l'été prochain.

Pour ce faire, je me lance dans la construction de ma deuxième monoroue, celle-ci plus ambitieuse que la première, étant donné qu'elle devra pouvoir embarquer deux gamins (une de trois ans et un de sept, celui-ci de manière occasionelle)

En premier lieu, il me fallait un attelage qui me satisfasse. N'étant toujours pas adepte du système de crochet que j'ai vu un peu partout (sans doute juste un a priori...), j'ai préféré partir dans l'idée d'un attelage sur roulements, directement sur le cadre du vélo. Ce qui implique de concevoir la remorque à partir du vélo, pour faire les choses dans l'ordre.

Du coup me voilà avec un cadre de vélo de route en acier sur les bras, un poste à souder MIG sans gaz, pas mal de tube et de ferraille.

Je commence par l'attelage. À mon sens, l'axe de la roue arrière ne doit pas être utilisé pour tirer une remorque. Déjà qu'il va devoir supporter une surcharge non négligeable....
un système d'alignement de précision à base de tige filetée et de chutes de feraille, un axe de roue avec ses cônes et ses contre-écrous me permet de réaliser des soudures parfaites.

La suite bientôt.



lundi 22 octobre 2012

Water boy

Test sur 20 kilomètres vendredi dernier.
au programme, cinq bornes sur la promenade le long du Gers, puis je continue sur 5 km de chemin de tracteur, et retour maison.
Sur la carriole j'ai peint la planche avec une peinture à volets, calé un panier en plastique à peu près centré, et dedans deux jerrycans de 10 l chacun, remplis de gnole d'eau. Avec une tige de garde boue redressée je fais un mât pour le drapeau et un catadioptre est placé sur la fourche côté droit


Le premier constat est que la charge est un peu haute, et aussi que l'eau ça touille dans les virages et donne un effet de tangage quand on en sort. mais l'équilibre sur chemin plat est facile à maintenir (comparé avec un enfant sur siège par exemple) et ça tire beaucoup moins qu'une deux roues. 

Passé les cinq premiers kilomètres, sur lesquels je teste le freinage du vélo, on attaque le bizarre, le chemin est boueux, et certains creux (que je me fais un plaisir de ne pas éviter) font plus de trente centimètres de profondeur.  La remorque a tendance à sauter, même avec vingt kilos dessus (!!!) et en retombant, elle suit très bien sans entrainer de déséquilibre majeur. J'essaie de tenir une moyenne de 18-20km/h ce qui est vite fatigant. Faudra pas trop charger le mulet.
Au bout de la moitié du trajet, je me rends compte que la direction a pris du jeu, j'avais dû mal serrer le contre-écrou. une fois le problème résolu, aucun souci, la remorque est apte!

En rentrant, je constate qu'un garde boue serait peut-être utile. 
Un coup de chiffon, et démontage pour l'emmener chez le pater (les soudures n'étaient pas finies...)
j'en profite pour chronométrer le démontage, qui se fait en  2.28 sans se presser, avec un tournevis fin et deux clés de 13. Une fois le câble sorti (à la main), il reste à déboulonner l'attelage. Les boulons de 8 qui tiennent la fourche peuvent rester en place.